Ne pas jeter, modéliser pour réparer plutôt

Re fabriquer une pièce cassée

Ces derniers temps, nous avons été sollicités plusieurs fois pour modéliser des pièces cassées. Quand on se retrouve avec un appareil, qui ne fonctionne plus simplement à cause d’une pièce fissurée, recollée plusieurs fois et qu’on ne peut plus se la procurer neuve, il est alors souvent possible de la refabriquer sur mesure. Si les côtes sont faciles à prendre au pied à coulisse, nous pouvons redessiner la pièce à partir de zéro, et parfois, quand les côtes sont difficiles à prendre ou que la forme est organique, nous pouvons également scanner la pièce pour se servir du scan comme guide.

On modélise comment ?

Tout d’abord, il faut définir si l’impression 3D du fablab sera adaptée à l’usage de la pièce à remplacer. Parfois les efforts sont importants générant des contraintes qui ont d’ailleurs probablement conduit à la rupture de la pièce. Mais nous avons plusieurs technologies d’impression 3D au Fablab Sapiens, et donc plusieurs matériaux et d’usage. Une fois qu’on sait qu’on peut faire quelque chose pour l’adhérent, nous nous saisissons alors de l’outil de prise de mesure le mieux adapté : le pied à coulisse !

En fonction du type de formes, nous décidons alors de modéliser sur Freecad ou sur Blender. Si les logiciels permettent de produire des fichiers destinés à l’impression 3D, ils ne sont pas comparables. Tous deux gratuits, ils sont cependant extrêmement puissants et offrent à eux 2 une belle palette de possibilités.

Pour les 2 projets de ce mois, nous avons choisi de modéliser sur Blender.

Modéliser 2 pièces très différentes !

Fred s’est occupé d’une pièce atypique : une pièce sculptée, en pâte à modeler, qu’il allait falloir scanner afin de l’imprimer en 3D pour réaliser un moule. Quant à moi je me suis occupée d’une pièce de lavabo maintes fois réparée. Ces 2 pièces, bien que très différentes, étaient beaucoup plus simples à reproduire dans Blender.

Parlons de l’objet sculpté. Fred à dégainé le scanner 3D afin d’en acquérir le maximum de formes, puis, une fois la forme globale récupérée, il l’a importée dans blender. A partir de là, Fred a mis tout son savoir faire pour suivre les formes plutôt organiques de cet objet. L’avantage dans ce cas, là, c’est que notre adhérent, qui a sculpté cette pièce n’exige pas que l’objet soit parfaitement la réplique de son modèle : il est lui même imparfait ! Du coup Fred va même le rendre symétrique et rigoureusement identique des 2 côtés. Une version améliorée en quelque sorte.

De mon côté, la personne nous a fourni la pièce d’origine, cassée, ainsi qu’un croquis nous expliquant mieux le montage, car il y a un pas de vis et une forme carrée que j’ai du mal à comprendre. Mais je n’ai eu aucun mal à prendre les côtes au pied à coulisse. Blender est un outil formidable pour modéliser des courbes douces, il était donc parfaitement adapté à leur reproduction.

Après avoir modélisé ?

Pour ma pièce, il me faut valider la mécanique. J’ai donc lancé une impression sur notre Prusa, qui donne de jolis résultats pour du FDM. J’ai choisi une impression avec des couches un peu plus fines, histoire d’obtenir un état de surface plus élégant. J’ai également testé les supports organiques, moins consommateur de matière et tellement satisfaisant à regarder monter ! Si ma modélisation est correcte, je donnerai cette première impression 3D à notre adhérente, afin qu’elle la monte sur l’évier cassé et si elle le souhaite, elle disposera à présent d’un modèle 3D fiable, qu’elle pourra faire imprimer dans une matière plus adaptée à la robinetterie.

Retrouvez ici un autre exemple de dépannage !